Un chevreuil sauvé de la noyade à Biencourt
Trois riverains du Lac Biencourt ont combiné leurs efforts pour la bonne cause, le 17 novembre. Leur détermination et leurs idées auront permis d’aider un chevreuil tombé dans les eaux glacées à regagner la rive et ainsi éviter une mort certaine.
Rusty Ouellet, le propriétaire d’un chalet sur les berges du lac, a remarqué la présence de la bête en détresse en s’approchant tout bonnement de l’étendue d’eau, samedi matin. Selon lui, elle était alors tombée depuis peu, puisqu’il n’y avait pas beaucoup de morceaux de glace brisés autour d’elle.
«Au départ, je la regardais de loin. Je me disais «Allez, tu es capable!», mais je me suis vite rendu à l’évidence qu’elle n’allait pas pouvoir s’en sortir par elle-même», raconte l’homme natif de l’endroit.
C’est alors qu’il a pris la décision de ne pas rester les bras croisés. Il a rapidement récupéré de l’équipement (des vestes de sauvetage, une hache, une masse et de la corde), a attaché une chaloupe à son véhicule tout terrain et est parti en direction de l’animal.
«Je me suis dit qu’il fallait tenter quelque chose. De toute façon, si personne n’intervenait, elle n’allait pas s’en sortir. Il fallait au moins lui donner une chance», dit-il. Par chance, il a croisé sur son chemin Michel Ouellet, un nouveau propriétaire, qui a gentiment accepté de l’aider dans cette aventure unique. Ensemble, et avec la contribution de Nicolas Tardif, un autre voisin, ils ont effectué la mission de sauvetage.
«Tout seul, je n’aurais jamais été capable, c’est certain. Seulement pour se rendre jusqu’à la bête, qui était à environ 200 pieds de la berge, l’un devait briser la glace pendant que l’autre poussait l’embarcation. Je les remercie d’ailleurs de s’être joints à moi», souligne Rusty Ouellet.
CHEMIN DANS LA GLACE
La stratégie de Rusty et Michel était de créer un chemin dans la glace. Celui-ci leur a permis d’atteindre le chevreuil, une femelle, mais aussi de rentrer derrière elle vers la berge.
«Il y avait l’effort physique, mais ensuite, le défi était surtout de lui faire comprendre qu’elle devait emprunter le chemin. Naturellement, elle ne comprenait pas nos intentions et elle était effrayée. Elle voulait fuir vers le large […] Vers la fin, elle ne grognait plus et elle était visiblement fatiguée.»
Après plusieurs tentatives et plus d’une heure et demie de travail, ils ont finalement réussi à la guider à bon port. C’était mission accomplie. «Nous avons travaillé fort, mais c’était une expérience unique», souligne Michel Ouellet de Trois-Pistoles. «Après tous ces efforts, c’était vraiment plaisant de la voir marcher.»
MISSION RÉUSSIE
Blessée aux pattes, la femelle a été déstabilisée quelques instants lorsqu’elle a retrouvé la terre ferme, mais elle s’est rapidement relevée et elle a quitté vers les bois. «On se demandait si elle allait survivre et on souhaitait surtout qu’un coyote ne la prenne pas en chasse rapidement. Dimanche, j’ai suivi les traces un moment et je ne l’ai pas retrouvée. Je crois qu’elle a une chance», ajoute Rusty.
Des connaissances qui en savent davantage sur le sujet ont aussi confirmé à Michel Ouellet que les chances de l’animal étaient bonnes. «J’espère seulement que ses amis prendront exemple et n’iront pas se promener sur la mince couche de glace. Sinon, on ne fournira pas!», a-t-il lancé à la blague.
Chose certaine, les bons samaritains peuvent être fiers de leur geste!
9 commentaires
On appelle ça un investissement: il n'est pas mort pour rien, il va donc être là pour l'année prochaine.