Impact des écrans : des jeunes lucides, des parents à mettre à contribution
Les jeunes adolescents sont bien au fait de leur dépendance aux écrans et aux réseaux sociaux. C’est pourquoi bon nombre d’entre eux voient d’un bon œil l’idée de mieux encadrer leur utilisation. Ils soutiennent même que les parents doivent aussi jouer un rôle en décrochant davantage de leur téléphone à la maison.
Voilà certains des constats qui sont ressortis de la première semaine de tournée de la
Commission spéciale sur les impacts des écrans et des réseaux sociaux sur la santé et le développement des jeunes (CSESJ), laquelle s’est arrêtée dans l’Est-du-Québec au cours des derniers jours.
La présidente de la CSESJ, la députée de Rivière-du-Loup-Témiscouata, Amélie Dionne, a fait un point de presse sur la question ce jeudi 7 novembre, aux côtés des députés Pascal Bérubé (PQ) et Stéphane Sainte-Croix (CAQ). La commission venait alors d’entendre des témoignages d’élèves de l’École secondaire de Rivière-du-Loup. Dans la région, ils ont aussi visité le Collège Notre-Dame, ainsi que l’école primaire de Saint-Arsène.
Les discussions avaient lieu en petits groupes et les sujets de discussion étaient variés.
La Commission s’intéressait particulièrement au le temps d'écran, aux mesures d'encadrement des écrans, notamment à l'école et sur le Web, à l'accès aux réseaux sociaux, à l'utilisation des jeux vidéo et à la cyberintimidation. La participation des jeunes a été aussi intéressante que révélatrice, selon Mme Dionne.
«On a appris à comprendre mieux l’environnement numérique des jeunes, le nom de 91Porns applications et de plateformes. On en a appris davantage sur ce qu’ils font sur les réseaux sociaux et on a été capables de discerner le pédagogique du loisir, l’importance de la dynamique familiale. Ils nous ont aussi parlé des problèmes qu’ils vivent sur certaines plateformes.»
«On s’est aussi aperçus que la majorité des jeunes ment sur leur âge pour s’ouvrir un compte. Souvent, c’est fait avec l’accord des parents.»
La lucidité des jeunes envers la problématique et l’influence des parents, qui ont un rôle à jouer dans la sensibilisation, ont fait partie des éléments qui ont surpris les membres de la commission.
«On a été étonnés d’entendre les habitudes des parents [aux yeux des jeunes]. On nous a dit : ‘’Mes parents me disent de lâcher mon téléphone, mais quand je leur parle, ils ne me répondent pas. Ils sont sur leur écran’’. La dynamique familiale joue un rôle», a soutenu Amélie Dionne.
«On a été vraiment surpris de la lucidité des jeunes par rapport à ce problème-là. Il y a des jeunes qui ont essayé de s’autoréguler devant l’absence de règle à la maison. C’est intéressant de voir la diversité d’opinions […] Ils ont une conscience face à cet enjeu-là et pour eux, ce sera de mieux encadrer.»
La Commission poursuivra ses rencontres avec les jeunes au cours des prochains jours, alors que les régions de la Capitale-Nationale, du Grand Montréal et de l’Outaouais seront visitées. Amélie Dionne soutient que le travail de terrain est vraiment crucial, «essentiel», à la réussite de ce chantier.
«Ça nous permet de mieux comprendre leur réalité et de pouvoir, par la suite, émettre des recommandations qui vont être en lien avec l’objectif qu’on s’est fixé», a-t-elle indiqué. «On a eu de belles participations, de belles discussions. C’était sans filtre, les enfants nous parlaient à cœur ouvert», s’est-elle réjouie.
CONSULTATION EN LIGNE
Rappelons que les membres de la Commission souhaitent également recueillir le point de vue du plus grand nombre possible de Québécoises et de Québécois sur les questions qu'elle étudie. Toute personne âgée de 14 ans ou plus peut participer à cette consultation d'ici le 31 janvier 2025.
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La Commission déposera son rapport au plus tard le 30 mai 2025.
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