Arsenault et fils : un retour aux sources pour Rafaël Ouellet
Le cinéaste originaire du Témiscouata, Rafaël Ouellet a obtenu la semaine dernière le soutien financier de la Société de développement des entreprises culturelles (SODEC) pour le tournage de son prochain long métrage de fiction intitulé «Arsenault et fils». La trame narrative de ce nouveau film sera inspirée par sa ville natale, Dégelis, et les histoires de chasse régionales. L’actrice Karine Vanasse est d’ailleurs pressentie pour tenir l’un des rôles principaux.
Arsenault et fils, c’est le nom d’un garage qui sert à cacher des activités familiales plus lucratives et surtout illicites, le braconnage, et ce depuis plusieurs générations. «Dès les premières scènes, on comprend qu’ils sont sous pression, c’est un jeu de chat et de la souris avec les gardes-chasse ou la police. Les membres de la famille doivent changer de stratégie. C’est un film qui est inspiré d’histoires que j’ai entendues au fil des années. Je voulais créer un film de gangster, avec un aspect plus régional», explique le réalisateur Rafaël Ouellet.
Ce dernier pourra compter sur la participation de l’acteur Guillaume Cyr, qu’on a pu voir dans Louis Cyr et Ruptures, notamment. Les premières ébauches de ce projet datent d’une dizaine d’années déjà, mais il pourra se concrétiser prochainement, grâce au financement de la SODEC.
Rafaël Ouellet poursuit son travail afin d’obtenir la participation de l’actrice Karine Vanasse, bien qu’elle soit très en demande, pas seulement sur les plateaux de tournage québécois. «J’ai écrit le scénario avec elle en tête pour un personnage en particulier. Elle a montré de l’intérêt, mais rien n’est coulé dans le béton, ça dépendra des horaires de tournage», précise M. Ouellet. Avec les années passées dans le milieu du cinéma et de la télévision, il a pu asseoir sa réputation et obtenir la confiance des acteurs sur les plateaux de tournage.
Même s’il a quitté le Témiscouata depuis plusieurs années afin de s’installer à Montréal pour son travail, Rafaël Ouellet n’oublie pas ses racines. La région ne l’a jamais quitté. «C’est ici que je suis bien, c’est de ça dont j’ai envie de parler. Le Témiscouata, c’est mes racines, de la nostalgie, c’est où je suis à l’aise. Quand je crée, je vois ses paysages, je sens les odeurs, c’est aussi une langue qui me tient à cœur (…) Si je veux vraiment m’exprimer comme artiste, c’est là que je vais. C’est une partie de la population du Québec qui est sous-représentée à l’écran, et quand elle l’est, ce n’est pas un portait juste. Ça vient avec une sorte de jugement. C’est important pour moi de ne pas tomber non plus dans la ‘’carte postale’’ en présentant la région comme un havre de paix, ce n’est pas la réalité. Pour moi, ce n’est pas mieux que d’en faire une caricature. Je pense que je suis un bon candidat pour le faire et je considère que je sais de quoi je parle», complète le réalisateur.
Ce dernier aimerait pouvoir commencer le tournage cet automne, si la crise sanitaire se stabilise et que la situation s’améliore. Il veut aussi s’assurer que la région soit prête à le recevoir, avec une équipe de tournage. «On ne fera rien de bâclé, on prend cette situation très à cœur. Il faut avoir le ‘’go’’ de tout le monde.»
Son premier choix pour le tournage s’est arrêté à Dégelis, puisque l’histoire se déroule dans une ville frontalière, où la chasse est bien implantée dans les mœurs de la population. Quoi qu’il en soit, une chose toutefois est non négociable : il y a aura assurément des prises de vue de la rivière Madawaska dans «Arsenault et fils».
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