Le Ministère de l’Environnement, qu’ossa donne?
Geneviève Malenfant Robichaud
Lorsque je traite de protection de l’environnement dans ce blogue, j’essaie généralement de rester positive. Ça ne sera pas le cas aujourd’hui. Ça passera, mais j’avoue être un peu découragée.
Cette semaine, Radio-Canada a révélé des inconsistances entre les évaluations environnementales de deux projets proposés sur un même site 1. Pourtant, les deux rapports avaient été rédigés par la même spécialiste. Le premier visait la construction de logement en 2022 et 2023. Il a été refusé et les environnementalistes avaient louangé la qualité de l’analyse. Le second est en voie d’être accepté. Il s’agit de Northvolt…
Soudainement, le nouveau projet, pourtant plus massif, n’aurait plus d’impact sur les milieux humides du secteur… Des arguments ont disparu magiquement de la réflexion. Mais, bon, il paraît qu’il ne faut pas comparer des pommes, des oranges et des bananes 2… En même temps, si tu penses qu’amener des fruits devant la presse parlementaire pour appuyer ta comparaison est une bonne idée, peut-être que ton jugement est à retravailler…
Le blâme ne peut tomber uniquement sur le ministre actuel de l’environnement, bien qu’il soit peu présent dans son rôle, ou même sur le premier ministre. Je sais bien que les budgets alloués à ce Ministère sont trop faibles. Qu’il y a probablement des pressions politiques et économiques en coulisses. Ce n’est pas non plus le premier à échouer dans sa tâche de protection du bien commun (pensons aux dossiers d’Anticosti, de Lac-Mégantic, de l’achat du pipeline Trans Mountain, etc.).
Il reste que c’est déprimant de lire des exemples aussi flagrants de problème dans nos services publics. On reste ici dans la même lignée que le reportage de Radio-Canada sur les inspections d’anciennes installations d’hydrocarbures en 2018. 3 On y révélait qu’une dizaine de puits auraient été jugés conformes, et ce, malgré le fait que les inspecteurs n’auraient pas réussi à les localiser !
Sur ce, je vais aller lire le livre de Martine Delvaux Ça aurait pu être un film, en préparation de la rencontre d’autrice au musée du Bas-St-Laurent le 6 mars à 18 h (il faut s’inscrire au musée pour 7 $). Ça autant rapport avec mon sujet que des fraises et un melon d’eau, mais faut ben s’encourager comme on peut…
- Thomas Gerbet, Radio-Canada, publiée le 21 février 2024,
- Patrice Bergeron, La Presse, publiée le 21 février 2024,
- Radio-Canada, publiée le 15 février 2018,
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